vendredi 11 janvier 2013

Les animaux amoureux (2007)



Une fois n'est pas coutume, c'est dans le domaine du documentaire que je vais m'aventurer pour ce billet. Plus précisément, c'est d'un documentaire animalier dont je vais parler. "Les animaux amoureux", le film de Laurent Charbonnier consacré aux rites de séduction du règne animal, sorti en 2007 sur les écrans, n'a en effet pas eu le retentissement qu'on en attendait. Loin des scores obtenus par les documentaires chapeautés par Jacques Perrin (notamment "Océans" ou "Le peuple migrateur"), "Les animaux amoureux" n'a attiré que 140 000 spectateurs en France. C'est peu, en regard des millions que drainent certains films de cette catégorie.

Partout dans le monde, depuis la nuit des temps, les animaux paradent, chantent, crient, se battent pour conquérir l'être convoité. Pour séduire, s'accoupler et perpétuer l'espèce, tous suivent des rituels parfois surprenants, souvent touchants, qui ne peuvent laisser indifférent. 

Une chose est sûre, en visionnant ce documentaire. L'ambition est toute autre que celle qui animait les créateurs de "Microcosmos", et les moyens ne sont pas les mêmes. Et le thème pour le moins original (et inédit) qu'aborde "Les animaux amoureux" n'est pas ce qui le dispose le plus à attirer le grand public (je vous rassure néanmoins : nulle image ne peut ici choquer les esprits les plus prudes). Alors, pourquoi les amours animales n'ont pas séduit les spectateurs, comme le firent les manchots de "La marche de l'empereur", par exemple ?

Il faut avouer que quelques choix pris par Laurent Charbonnier (qui avait fait ses premières armes de metteur en scène avec "Veaux, vaches, cochons, couvées") jouent en défaveur de ce documentaire. Par exemple, hormis un texte d'introduction et une conclusion (dits par la charmante Cécile de France), il n'y a nulle voix off. Le spectateur, assis aux premières loges des parades et étreintes animales, ne sait pas toujours ce qui se passe, ni qui en sont les protagonistes. A plusieurs reprises, au cours du visionnage de ce film, je me suis demandé quel pouvait bien être tel oiseau ou tel autre, dont le chant, les couleurs et les rites m'étaient tout à fait inconnus. A mon goût, il eut été louable de citer, au gré de leurs apparitions, les protagonistes de ce film. Certes, tout ce petit monde est cité au générique de fin (c'est la moindre des choses !), mais c'est un peu tard. C'est d'autant plus agaçant que le documentaire explore les quatre coins du globe, sans souci de transition. On passe ainsi du plus européen du cerf aux impalas d'Afrique, avant de croiser de sublimes volatiles sans savoir s'ils vivent près de chez nous ou de l'autre côté de la Terre.
Enfin, la réalisation, bien que reposant sur une collecte sans doute gigantesque d'images, est parfois maladroite et se contente de suivre les ébats amoureux, sans magnifier le règne animal comme on l'aurait voulu.

Voilà pour les défauts du film, qui ne doivent pas cacher ses qualités. Les images, même si elles sont souvent répétitives et pas assez mises en valeur, sont tout de mêmes fort agréables et donnent un jour nouveau sur les rituels animaux (qui les humanisent, d'ailleurs). Deuxième point fort, la musique de Philip Glass accompagne superbement ce voyage erratique en territoires sauvages (mais finalement pas tant que cela). Enfin, l'idée même qui sous-tend le film, à savoir porter sur grand écran cet instinct qui pousse nos voisins les animaux à séduire (on pourrait presque parler d'aimer) ne peut que rendre la faune plus touchante et plus attachante. En cette époque de mépris de Dame Nature, voir "Les animaux amoureux", même s'il s'agit d'un documentaire de plus, peut être salutaire.  



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