dimanche 2 juillet 2017

A fond (2016)


La comédie française, souvent qualifiée (notamment dans ces colonnes, j'avoue) de genre sinistré, continue néanmoins de séduire le public. Parmi les films qui remplissent les salles, il y a ceux qui font dans la surenchère : le (ou les) personnage(s) principal(aux) y accumule(nt) les déconvenues, tel un Pierre Richard (de la grande époque) pour lequel on aurait poussé le curseur des emmerdements au-delà de la zone rouge. Nicolas Benamou, connu pour ses "Babysitting", est l'un des porte-étendards de ce cinéma. Cependant, avec "A fond", sorti en début d'année, il a subi un premier échec public.

Les vacances sont arrivées et toute la famille embarque dans le monospace flambant neuf que Tom, chirurgien esthétique, vient de s'offrir, embarquant au passage (malgré l'opposition de Julia, son épouse), son père, Ben, séducteur sur le retour. L'ambiance est électrique, dans la voiture et ce n'est rien à côté de ce qui les attend. Quand Tom décide d'enclencher le régulateur de vitesse pour être tranquille, il ne sait pas qu'il n'est qu'au début d'une incroyable cascade de péripéties. Bloqué à pleine vitesse, le véhicule va emmener tout ce petit monde dans un voyage à sensations fortes. 

Avec un postulat tel que le sien, "A fond" est condamné à la surenchère. C'est d'ailleurs un registre dont Nicolas Benamou s'est fait le spécialiste, avec "Babysitting" (et sa suite). Le personnage central doit subir un cortège d'avanies, tombant sans cesse de Charybde en Scylla, et si possible en dépassant les espérances du spectateur, qui attend d'être surpris.

J'avoue que j'ai pris plaisir à certaines scènes....mais aussi que, quelques jours après le visionnage, la majeure partie du film fut oubliée. C'est sans doute une caractéristique de ce genre de cinéma, fait pour être consommé rapidement, entre potes ou en familles, afin de passer un bon moment facile et de passer ensuite à autre chose. 
La recette fonctionne uniquement si l'on accepte de laisser à l'entrée de la salle une grosse partie de son cerveau et que l'on ait envie de rire (ou, à la limite, de sourire) aux malheurs qui s'abattent en série, sur les protagonistes de cette histoire improbable. 

La direction d'acteurs n'est clairement pas la priorité de Nicolas Benamou et c'est un José Garcia en roue libre qui mène le bal, cédant parfois à ses exubérances, tandis qu'à ses côtés, André Dussolier cabotine à outrance et pêche par excès. Caroline Vigneaux, dans le rôle de Julia, fait ce qu'elle peut et est sans doute la plus convaincante de cette équipe victime de la Loi de Murphy. On déplorera les séquences inutiles mettant en scène Florence Foresti, plus là pour se faire valoir que pour apporter un réel intérêt au film.

Je m'attendais à détester ce film et je dois reconnaître qu'il m'a amusé à plusieurs reprises. Sans être mémorable (je pense en avoir déjà oublié la majeure partie) et efficace surtout si l'on n'est pas trop exigeant, ce peut être une comédie familiale permettant de passer un moment sympathique. Mais ce n'est en rien un film qui restera. 

Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2017, dans la catégorie "Un film sorti cette année".



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