samedi 26 août 2017

Les têtes de l'emploi (2016)



Le chômage, fléau de notre temps, en plus d'être un formidable argument de vente pour politiciens en quête de suffrages, a donné lieu à quelques œuvres cinématographiques notables. A mon goût, les plus pertinentes sont venues d'outre-Manche, où le cinéma social a écrit ses lettres de noblesse, entre drame et comédie, mais faisant toujours mouche. Quelques réalisateurs français se sont essayés à l'exercice, avec une réussite inégale. Optant pour la comédie pure, Alexandre Charlot et Franck Magnier, deux des auteurs des "Guignols de l'info", ont proposé récemment "Les têtes de l'emploi", qui ne connut cependant pas un grand succès.

Parce que les demandeurs d'emploi de l'agence de Sablé (dans la Sarthe) ne sont plus assez nombreux (pour cause de radiations), cette antenne va fermer. Voilà donc Stéphane, Cathy et Thierry, avec leurs visions différentes de l'aide aux chômeurs et de la vie en général, sur le point d'être licenciés et de rejoindre les rangs de ceux qu'ils ont accompagné jusque là.
Qu'à cela ne tienne : ils vont tenter de sauver leur emploi, même s'il leur faut pour cela relancer le chômage.

Ce n'est pas la première fois que je me fais avoir, avec une comédie française, ou un film produit par EuropaCorp (le studio de production de Luc Besson, déjà responsable de maintes catastrophes cinématographiques). Dans le cas des "Têtes de l'emploi", c'est le cumul des deux passifs qui pèse sur ce film et force est d'avouer que les pesantes fées qui se penchèrent sur son berceau l'ont condamné d'emblée; Dans le cas présent, si la genèse du film fut pour le moins chaotique, le scénario étant l'objet d'un procès entre Frank Dubosc (dont on se passerait volontiers au grand écran) et Jérémy Ferrari (non crédité), c'est l'idée de base même qui pêche. 

On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui, c'est vrai, à condition d'avoir le talent qui le permette et, évidemment, de disposer d'un matériau comique solide. Ce n'est ici pas le cas. 
A en croire ses producteurs, "Les têtes de l'emploi" est une comédie cruelle et sociale sur le chômage. C'est tout simplement faux : ce film n'a rien d'une comédie, parce qu'à aucun moment, il n'est drôle. Plus grave encore, il s'agit d'une insulte envers ceux dont il parle. Absolument pas drôle, "Les têtes de l'emploi" s'avère souvent gênant, lourd et embarrassant pour son public et son sujet. Entre les demandeurs d'emploi qui sont montrés comme des paresseux profitant du système, les jeunes qui sont forcément des délinquants, les employés de Pole Emploi qu'on montre comme étant totalement incompétents, "Les têtes de l'emploi" crache à la figure de ses personnages et piétine son sujet.

En ce qui concerne "Les têtes de l'emploi", la critique était plutôt positive. Certains échos de la presse, à les lire aujourd'hui après visionnage du film, peuvent laisse rêveurs : entre le "Une comédie épatante et originale" (Le Parisien) et la comparaison avec "The full monty" (20 minutes), j'avoue me demander si j'ai vu le même film que certains critiques spécialisés. 

Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2017, dans la catégorie "Un film avec un acteur ou une actrice que je déteste".





2 commentaires:

  1. Hello Laurent.
    Je vais passer mon tour, tu ne m'en veux pas ?
    C'est Franck Dubosc, l'acteur que tu détestes ?
    Et sinon, tout va bien ?

    Que de questions pour une reprise ! ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un plaisir que de te retrouver, Martin.
      Tu peux éviter ce film sans aucun scrupule, j'avoue avoir beaucoup de mal avec Frank Dubosc, effectivement...mais tout va bien, merci (même si ça sent très fort la fin des vacances).
      A bientôt, l'ami !

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.