mardi 23 mai 2017

Rupture pour tous (2016)


Je ne compte plus les comédies romantiques traitées dans ce blog. Il faut croire que ce registre est l'un de mes préférés, même s'il m'a causé maintes déceptions. Récemment, j'ai pu visionner "Rupture pour tous", qui abordait cette thématique sous l'angle de la rupture, un peu comme le faisait le surestimé "L'arnacoeur" (avis tout personnel qui n'engage que moi). Il faut croire que ce n'était pas l'idée du siècle puisque moins de dix mille spectateurs se sont déplacés pour voir ce film. Pareille déconvenue était-elle justifiée ?

Mathias Lonisse fait un drôle de métier : son entreprise, Love is dead se charge d'annoncer la rupture, en lieu et place d'hommes et de femmes trop lâches pour affronter la réalité. Mais, quand sa mère décide de quitter son père, Mathias est désemparé. Lui qui clame haut et fort que l'amour est mort refuse de voir ses parents se séparer. Encombré d'une dynamique assistante et tombant sous le charme d'une conseillère conjugale, Mathias va voir pas mal de ses certitudes s'effriter...

Premier long métrage d'Eric Capitaine, "Rupture pour tous" ne prétend sans doute pas révolutionner la comédie française (vous savez, ce genre moribond qui fit autrefois les délices du public), ni même la comédie romantique. Néanmoins, malgré un démarrage au ton original et plutôt prometteur (sans être révolutionnaire), "Rupture pour tous" s'essouffle vite et retombe, tel un soufflé. Le film ne tient pas ses promesses et peine à tenir la distance. Le ton acide de ses premières scènes cède rapidement le pas à une comédie sans prétention et sans grande ampleur.

C'est surtout l'énergie de ses interprètes qui fait de "Rupture pour tous" un film plaisant : en tête, Benjamin Lavernhe, virevoltant, burlesque et émouvant, impose un personnage pas forcément évident. Face à lui, Elisa Ruschke, toute en charme, réussit à tirer son épingle du jeu, en grande partie grâce à sa pétillante énergie. Les seconds rôles ne sont pas en reste et on appréciera particulièrement les apparitions de Sam Karman, souvent touchant, ainsi que de la délicieuse Aïssa Maïga, dont on aurait aimé que son personnage soit mieux exploité. 

On ne va pas se mentir : "Rupture pour tous" pédale souvent à vide et ne réussit pas à dépasser ses intentions initiales.  Alors qu'on était en droit d'espérer, au vu du pitch et des premières scènes, une comédie un brin acide qui gratte là où ça démange, on est forcé d'admettre que la forte dose de sucre avec laquelle Eric Capitaine adoucit son propos en fait une énième comédie finalement bien ordinaire.

Vite vu, vite oublié, "Rupture pour tous" vaut surtout pour ses interprètes. Mais même leur charme évident n'empêchera pas ce film de tomber dans les limbes de l'oubli.


2 commentaires:

  1. C'est sorti au cinéma ça? Sur deux écrans visiblement car même en cherchant, jamais vu aucune bande annonce, ni même une affiche au cinéma ou sur allociné.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Encore un film sorti à la sauvette (à peine dix mille spectateurs, une vraie misère).

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.