lundi 8 janvier 2018

Crash Test Aglaé (2017)



Ce n'est un secret pour aucun des lecteurs réguliers de ce blog : j'apprécie tout particulièrement les comédies dites "sociales", celles où, partant d'un des nombreux drames que vivent des gens dits "normaux", on se rend compte des ressources de l'homme et qu'on apprend à rire des célèbres "accidents de la vie". S'il existe un maître-étalon dans ce registre, il est sûrement britannique : de "The Full Monty" à "La part des anges", Albion nous a montré maintes fois sa résilience et su nous parler de crise, en nous faisant sourire pour mieux réfléchir ensuite. Quelques tentatives hexagonales furent à noter, ces dernières années : je songe par exemple à "Discount" ou aux "Femmes du sixième étage". En lisant le pitch de "Crash Test Aglaé", totalement passé sous le radar lors de sa sortie, j'ai cru (bien que l'affiche annonçait clairement un road-movie) à une comédie sociale bien ancrée dans son époque, puisque tout y commençait par une délocalisation. Ce premier film d'Eric Gravel méritait-il mieux ?

Aglaé aime que tout soit bien réglé, dans sa vie et dans son métier de contrôleuse en crash-test. Alors, lorsque son usine est délocalisée en Inde, elle accepte (à la surprise des ressources dites "humaines" de son entreprise) d'aller jusque là-bas, pourvu qu'elle retrouve son poste. Entraînant dans son sillage, Liette, en mal d'enfant, et Marcelle, une sexagénaire obsédée par la propreté et l'ordre. Voilà nos trois commères parties vers l'Inde : la route sera longue et les rencontres nombreuses...

On pouvait s'attendre, en lisant le pitch de base, à un film social, disais-je, en espérant toucher du doigt la réussite en la matière des modèles britanniques. Mais non, très vite, "Crash Test Aglaé" prend son spectateur par surprise et se mue en road-movie au féminin. Pour une fois, donc, l'affiche n'est pas mensongère : ça fait un bon point pour ce film. Mieux encore, "Crash test Aglaé" s'avère plutôt réussi, car souvent touchant, parfois drôle et toujours humain.

C'est en grande partie grâce à ses trois interprètes principales que ce film peut se targuer de réussir son joli coup. En tête, India Hair, qui ne m'avait jusque là pas franchement convaincu, réussit à montrer toutes les facettes de son personnage, évoquant tour à tour la part enfantine et la féminité. A ses côtés, Julie Depardieu prouve qu'elle n'est pas qu'un patronyme et est souvent émouvante. Enfin, Yolande Moreau, la plus décapante de la bande, même si elle n'est pas présente aussi longtemps qu'on l'aurait souhaité, est tout simplement épatante. A elles trois, elles réussissent à exposer la femme mieux que bien des films plus prétentieux ne l'ont fait auparavant.

Certes, "Crash Test Aglaé" n'est pas parfait, loin de là et on pourra lui reprocher quelques séquences tournant à vide ou quelques errements qui pourraient égarer le spectateur. Cependant, ce film est une vraie proposition, et à ce titre, mérite plus qu'un coup d’œil.


Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie 
"Un film avec un prénom dans le titre"


2 commentaires:

  1. Merci pour cette chronique, Laurent. J'ai raté le film au cinéma et j'espère avoir une occasion de le rattraper sur un autre support. Rien que pour Yolande et Julie, ça m'attire.

    Le mélange de comédie sociale et de road movie a l'air sympa et bien dosé. Content que tu le confirmes !

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    1. Un cocktail inattendu et plutôt bienvenu, finalement...et les trois interprètes féminines se complètent parfaitement. J'espère qu'il te plaira, lorsque tu y jetteras un oeil !
      Merci de ta fidélité, Martin !

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